Paris Round #4

Publié le par Fée

« Allez Gaffette, on prend le métro là puis là… euh attends…
-    Et si tu mettais le plan à l’endroit Matrouch ?
-    Ha oui… C’est mieux. Donc on prend là et puis là et on arrive au Marais le Pays des gais et on retrouve ma copine !
».
Grande nouvelle pour moi, on va au pays des joyeux, je ne savais pas que même eux avaient leur « quartier ». C’est une grande constatation pour la petite provinciale que je suis : à Paris on parque les gens selon leur appartenance… Je suis dans la capitale et grand moment de réflexion, je me rends compte qu’au lieu de combattre le racisme on l’entretient… Le quartier des Chinois, le quartier des Arméniens… Même le quartier des homosexuels ! J’ai un peu de mal à comprendre, mais je n’ai pas le temps de m’attarder longtemps sur la question car je me fais tirer dans le wagon du métro par ma Matrouch… Hmmm, humons cette bonne odeur ! On a beau dire que Paris est une ville magnifique, il est certain que je ne pourrais jamais y rester plus longtemps qu’un week-end ! Tout le monde s’entasse, on manque d’oxygène… Heureusement qu’avec mon amie, nous nous changeons les idées. Dans le silence presque dominical de la foule parisienne, nous papotons, nous rigolons… Nous philosophons aussi… ça me rappelle d’ailleurs la fois où nous avons pris un ascenseur où nous étions au moins 50 à l’intérieur… Pas un bruit, pas un chuchotement… Je vais pour parler quand Matrouch mets son index sur la bouche et me dit « chuuuut, il faut pas parler ». Une dame dernière nous rigole, et nous aussi… Autant vous dire que nos éclats de rire nous ont valu de nombreux regards désapprobateurs ce qui n’a fait qu’accentuer nos esclaffements.
Enfin revenons à nos moutons… Nous voilà donc dans le métro, debout au bout de la rame à attendre que les portes se ferment. Et là, un type qui avait l’air de dormir debout s’avance en titubant vers nous, me passe à côté et c’est à ce moment que j’ai senti tout ces relents de whisky… Je regarde l’heure… 15 h 30… Pathétique, bourré en plein milieu de l’après midi. Il se tient là, si on peut dire ça comme ça étant donné son équilibre précaire. Son odeur imprègne nos narines, on tente de se décaler un peu, mais il est vraiment tout prêt. On se regarde avec Matrouch, pas besoin de paroles, on s’est compris… C’est à ce moment là que monsieur se retourne brusquement, posant sa tête enveloppée dans son gros bonnet en laine contre le mur du wagon et s’écrit d’une voix tonitruante « sac à merde ! ». Je regarde partout, personne ne bronche, personne ne le regarde… Sommes nous les seules à le voir ? ça me rappelle alors le film « ghost ». Vous ne l’avez pas vu ? Quand notre beau et gentil fantôme Patrick Swayze croise la route du méchant fantôme dans le métro qui essaye alors de le jeter sur les rails… (voir photo ci-dessous pour les souvenirs).

Je croise les doigts, pourvu que notre méchant fantôme à nous, dont apparemment nous sommes les seules à voir, ne se jette par sur nous !
« J’peux plus voir leurs gueules !! ». Houlà, mais c’est qu’il est nerveux lui ! Je me redresse bien sur mes deux pieds, prête à bondir sur lui s’il s’en prend à moi ou Matrouch… Je me dis qu’on a une chance de toute façon, étant donné son état fébrile, nous aurons toujours le dessus. Mouhahaha, même pas peur !!
« Sac à merde ! ». Bon ok, celle là on l’a déjà entendu, faudrait songer à changer de disques…
Oups, voilà que M’sieur Sac à Merde se met à nous cracher par terre ! Juste là, entre nos deux paires de magnifiques converses rouges !! Haaaaa !!  Au secours !
Heureusement, comme dans Ghost, les gentils s’en sortent toujours, nous voilà à la station suivante, ni une ni deux, Matrouch se jette sur la sortie ! Pas besoin d’avoir fait de hautes études pour comprendre son intention. Je m’élance à sa suite, on court pour se précipiter dans le wagon précédent. Bien entendu, ça nous fait rire, on nous regarde de travers, à croire que ce sont nous les bêtes curieuses dans ce wagon !
Le métro repart et on commence à philosopher sur la nuisance de l’alcool (oui avec Matrouch on arrive à philosopher sur tout et n’importe quoi, vous ne l’aviez pas remarqué ?) quand soudain à la station suivante les portes tout contre nous s’ouvre et là… Le vilain fantôme marche sur le quai, tout prêt de nous. C’est ce moment là que choisit un pauvre petit merdeu… euh jeune homme derrière nous pour lui crier « ta gueule ! ».
Le vilain fantôme se retourne, plongeant son regard vaseux droit sur nous… Oh my God ! Non !
Heureusement, les portes se referment, coupant le fil de ces échanges peu rassurants… Je vous l’avais dit, les gentils s’en sortent toujours bien !
« Tu sais quoi Gaffette ? S’il s’en était pris à toi je lui aurai mis un coup de pieds dans les dents
-    Ouais, et moi mes doigts dans ses yeux  !!
»
Haaa, que c’est poétique l’amitié…
;)

Publié dans Blabla de nanas

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V
C'est la joie des métros! On y trouve de tout! :pDans celui de Montréal, il y a des gens qui parlent seul. Sans alcool en plus!
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M
j'ai adoré ce passage! je ressens la même chose moi petite sudiste quand je me retrouve dans le métro.merci pour ce récit, ca m'a bcp parlé.
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M
un des pires moments de ce si beau week end!!! enfin, avec du recul ça me fait rire...
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